Un certain soir...
Elles s'écrasent à mes pieds, vivantes et entêtantes
Chaude expression du vent qui anime la houle
Dans un grand déchirement, elles éclatent, puissantes
Ces vagues noir de jais au fracas de mille foules
Au loin, des joailliers ont posé sur la côte
De ces milliers de gemmes et pierres étincelantes
Diamants, rubis, émeraudes, au hasard mais sans faute
Elles inondent la nuit d'une présence indolente
J'aimerai m'avancer, m'oublier dans les flots
Et j'ai même hésité un instant: 'Avancerai-je?...'
Et ma conscience enfin, apaisée de ses maux
m'a laissé contempler ce fabuleux cortège
C'était vif et puissant, les pieds au fond de l'eau
Je prends alors conscience de l'espoir qui m'étreint
Alors je me retourne, et je quitte les flots
Je te regarde enfin, et puis je te rejoins
Tu me regardes faire, la pensée, je la vois,
J'écris intérieurement, et mon silence crie
Tout s'aligne, logique, inscrit au fond de moi
Tant de mots, tant de mots! Et toi tu me souris...
Mille et une questions, comme ces milliers d'étoiles
Qui luisent en cet instant sans jamais se croiser
Naissent en moi chaque instant mais je tire le voile
Pour éviter surtout d'avoir à les poser...
Et je regarde loin pour oublier un temps
Que je ne suis plus celle qui éclot aujourd'hui
Moi je n'ai plus cet âge si tendre des vingt ans
Moi j'ai déjà vécu un peu plus de cent vies...
Rien ne pouvait me plaire plus que cet instant là
Les cheveux en bataille et le regard rêveur
Il y avait un refuge tout au creux de tes bras
Et la joie de pouvoir ouvrir un peu mon coeur.
Elle Au fond de ses grands yeux, il y a une histoire.
Je ne sais pas laquelle mais d'ailleurs qui la sait?
On voit juste un sourire, un voile dans le regard
Quand assise dans l'herbe elle regarde passer
Les gens, les choses, les chiens. Elle allume son cigare.
En fait, elle ne voit rien, et s'allonge, indolente.
Elle vit au ralenti et même votre regard
Sur sa façon de vivre, sa démarche nonchalante
Ne l'atteint plus du tout depuis longtemps déjà.
Elle devait être belle, ses yeux le disent au monde.
Derrière son teint tanné, son air seul et bien las
Je l'imagine jeune, courtisée à la ronde....
Comment a-t-elle fini par atterrir ici
Sur cette herbe ombragée du Parc Clémenceau?
Que savoir et comment? De cette femme, aujourd'hui,
Reste une morne forme enroulée d'un manteau.
Malgré sa condition, ses yeux bleus me fascinent,
Ce sourire éternel qu'il pleuve, vente ou fasse beau
Alors que bien souvent, des remarques assassines
Se lisent sur les lèvres des stupides badauds...
Moi je l'aurai bien vue en starlette épatante
Avec son regard clair et son cigare gracile.
Et elle reste sans âge, elle reste fascinante
Ancienne beauté classique, l'indigente de ma ville.
Mon songe d'une nuit d'étéDes vagues insondables, parfois une lumière
Un ciel d'encre criblé de mille et un joyaux
Le mistral qui se lève, qui apaise et libère
De la chaleur ambiante de ce jour si chaud
Au loin le Castelet tel un fort indomptable
Et les cris des fêtards qui résonnent alentour
Des étoiles filantes se hasardent, improbables
Illuminant mon âme une seconde tour à tour
Le vent sous ma chemise est brutal et si tendre
Amant de l'impossible emmêlant mes cheveux
La fraîcheur qu'il amène a tôt fait de surprendre
Mais salue simplement l'au-revoir à ce jour
Au bas de la terrasse un village à mes pieds
Des toits des traits des courbes qui jalonnent les pentes
Et l'ocre des tuiles roses le tout si délié
Au coeur de ces cépages aux images fascinantes
J'ai l'esprit qui fatigue, c'est Morphée qui m'appelle
Bonne nuit doux village aux cépages endormis
Caresse du Mistral, dernier regard au ciel
Je m'endors presqu' enfin... Bonne nuit. Douce nuit
Singulier PlurielQuand le soleil se pose sur l'oraison nouvelle
De tes doux cheveux blonds encore si duveteux
Qu'aux creux de tes grands yeux, je peux lire l'amour
Et que je me retrouve le cœur battant mille fois
Comme je t'aime mon fils
Quand au creux de mon bras tu retrouves le calme
Que tes fenêtres vives se ferment doucement
Que je vois un sourire vague de contentement
Sur ton visage unique de petit diablotin
Comme je t'aime mon fils
Quand au réveil enfin, les bras tendu d'amour
La tête enfin nichée tout au creux de mon cou
Respirant les effluves que la nuit a laissé
Sur ta peau de poupin mordorée et rosée
Comme je t'aime mon fils
Les plus beaux mots du monde sortent enfin de ta bouche
Quand tu dis doucement 'Je t'aime ma Maman'
Avec toutes ces étoiles et cet air attendri
Ce sourire de coquin qui égaie ton visage
Comme je t'aime mon fils...
Je pourrai décliner ces mots pour tous les deux
Tant ils me rappellent tous un moment si précieux
Un moment de Maman, une seconde de chacun
Alors je les décline en singulier pluriel
Je vous aime mes fils...
(cogithe, voilà un extrait de ma production personnelle
bises... Amélie. )